Concours de poésie 2013 de l'association "Rêves de Loire"
J'ai obtenu le premier prix... (Thème : La Loire et ses bateaux)
Poésie non primée
Poésie non primée
Et la Loire éternelle
Le vieux mahon s'ennuie
au ponton pourrissant ;
Les heures de jeunesse
sont maintenant passées,
Comme sont passés ses
bois fiers et puissants ;
La maille à la remonte
ne le fait plus chanter.
Époux de La Loire, elle
sera sa fin ;
Emportant ses couleurs,
démembrant ses bordées,
Le courant si puissant,
au souvenir marin,
Sapera sans vergogne son
étoupe goudronnée.
Restera la mémoire des
cris de mariniers,
La musique du flot
remplissant les écluses,
Le glissement de l'eau
sous la Lune des muses,
Un morceau de flûtiau à
la brune chanté.
Bientôt, au fond posé,
il gît silencieux,
Ne laissant au bollard
qu'un cordage trop vieux.
Seules les grandes marées
découvriront encore
Son squelette blessé et
la forme de son corps.
Un vieil homme est assis
ses yeux bleus délavés ;
Perdu dans des pensées,
chimères évanouies,
Il pleure sa jeunesse et
son bateau enfuit.
Et La Loire éternelle
continue de couler.
Concours de poésie 2009 de l'association "Rêves de Loire"
J'ai obtenu le premier prix... (Les mots surlignés étaient imposés)
L'heure est venue
Le
norois iodé roule ses bourrasques sur le fleuve ligérien,
Alors,
la douceur angevine rencontre l'air marin
L'heure
est venue
Brouillant
les cœurs de voyages
Des
plus aventureux ainsi que des plus sages.
Sur
les chantiers navals les sapines
craquent au vent,
Dans
le port de Trentemoult s'agitent les haubans,
L'heure
est venue
Sur
la prairie de Mauves, la frêle fritillaire
Secoue
sa cloche bleutée auprès des sablières.
Alertés,
les bateliers au cœur à marée basse,
Hument
cet air mouvant qui, soudain, les délasse.
L'heure
est venue
Les
couleurs d'ailleurs se mêlent à celles d'ici
En
un souvenir perdu d'un verre de Malvoisie
Cherchant
l'amont, déjà les civelles
ardentes
Se
regroupent, fiévreuses, aux pieds des cales moussues,
L'heure
est venue
Virant
leur piautre, les gabarres
amantes
Glissent
en Loire leur étrave, vers l'ailleurs attendu.
Jean-Luc
Puisay
Saint
Julien de Concelles - Juin 2009
__
Concours de poésie 2013 de Clisson pour la Saint Valentin
(texte non primé)
Dort mon
ami dort
J'ai, par toi, appris
l'amour,
J'ai, par toi, appris le
beau,
J'ai, par toi, appris ma
peau
J'ai, par toi, appris les
jours
Te souviens-tu mon ami de
ce jour où, sans se chercher nous nous sommes trouvés ?
La boite de jazz, pleine
de fumée, jouait la folie d'une liberté enfin revenue.
Les bruits de bottes sur
les pavés mouillés s'étaient, enfin évaporés.
Nous nous sentions légers,
jeunes et pleins d'une vie, dans nos mains, tenue.
Dort mon ami dort
Ce fut comme un coup de
tonnerre, un coup de foudre qui me désarçonna
Aussi surpris que moi, tu
t'approchas et tu succombas sans, même, résister.
Éros, le fils de l'amour,
dans sa candeur enfantine, nous harponna
Et nos âmes, par ce sort
inversé, nous obligèrent à exister.
Dort mon ami dort
Ils se sont retournés sur
notre bonheur, nous ont lancé des pierres,
Ils ont crié à la
salissure, aux vices, à l'ignominie
Mais que faire contre ce
qui nous tient comme les lierres
Contre ce qui a basculé,
bousculé, notre amour infinie.
Dort mon ami dort
Mon ami tu es mon sel, mon
ivresse, ma certitude,
Tu es celui qui m'a rendu
beau, tu es celui qui m'a rendu fort
Soixante ans que nos pas
ont suivi ce même chemin de plénitude
Pour nous découvrir et
apprivoiser ce social inconfort.
Dort mon ami dort
Nos corps se sont flétris
mais nos cœurs n'ont cessé de grandir
Tu reposes maintenant,
seul, apaisé, sous le dais de la mansarde
Je t'écris ces derniers
mots et mon esprit te regarde resplendir.
Dort mon ami dort, je te
rejoins et restera l'amour que chanteront les bardes.
Dort mon ami, dort mon
aimé, dort mon amour.
Jean-Luc
Puisay
Saint
Julien de Concelles - Février 2013
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Lettre aux filles qui se
croient « laides »
Au fond de leurs yeux
devenus plus profonds
s'impose l'image
stéréotypée de leur peur.
Comme dans un miroir
déformant, le reflet de leur jeunesse
Supplante les contours de
leur féminité présente.
Leur séduction, cachée
par les images placards des rues,
semble s’effacer de
leur vie.
Pourtant les yeux des
hommes continuent à suivre leur danse
Et les pensées interlopes
se tendent toujours vers elles.
La jeunesse n'est pas une
Terre Promise,
Elle n'est qu'un instant
dans la ligne du temps.
La maturité est douce
comme un fruit sucré
Il suffit de la croquer
pour en sentir la vitalité.
Ne vous regardez pas à
travers les yeux des marchands du Temple.
Regardez vous par la
sagesse acquise
Et vous vous découvrirez
exquises
Telle que vous êtes
vraiment et non pas telle que d'aucun voudrait que vous soyez.
Laissez nous, nous les
hommes, vous rendre les hommages
Qui vous sont dus, nous en
avons aussi besoin,
Pour survivre dans
l'irraison de l'heure qui passe
Pour faire la nique à
Chronos.
La beauté est ce que vous
êtes en dedans
Dieu vous a créé ainsi.
Vous êtes l'équilibre
des jours qui passent,
Le socle immuable de nos
désirs incertains.
Vive les femmes,
Par elles vivent les
hommes.
Que continue, longtemps
leur chemin
qui fera qu'on continuera
à se rencontrer
au coin d'une vie pour
échanger un baiser.
Jean-Luc
Le 30 avril 2012
Le papillon
Le jour comme un poids
gris pèse sur l' esprit fatigué
De la puissance de ses
habitudes.
La nuit solitaire, où les
lumières mouillées emportent le repos,
Ponctuant l'ennui.
De l'autre coté des murs
tristes qui obturent l'horizon
Vit la lumière des
souvenirs et de l’espérance.
Sur nos façades aveugles
les fenêtres sont closes
Il suffirait pourtant d'un
peu d’imagination.
Alors tendre la main
Alors ouvrir les bras
Ne plus juger, ne plus
haïr
Juste sourire.
Réapprendre à goûter le
sel et le miel
Lever les yeux vers
l'inaccessible étoile
Chercher la fleur poussant
de la boue
Entendre le rire d'un
vieillard
Aimer la caresse du vent,
Jouir d'un froid mordant,
Goûter la pluie du bout
de la langue
Danser sur un sol enneigé
Savoir attendre la lumière
cachée
Ouvrir sa fenêtre sur
l'inconnu
Entendre la mer au fond
d'un coquillage
Accepter la main d'un
enfant
Alors tendre la main
Alors ouvrir les bras
Ne plus juger, ne plus
haïr
Juste sourire
Un jour un papillon se
posera sur notre épaule
Jean-Luc
22 nov 2012
Éclats de verbe
La violence du vent
Autour de la mare creusée
Souvenir de larmes
¬
La main sur ta peau
Un baiser du bout des
doigts
Le goût de ton sel
¬
La fin du chemin
Une vie qui s'achève
Un chant qui s'éteint
¬
Un pétale qui tombe
Le cerisier éphémère
Neige de printemps
¬
Quand Dieu te regarde
Trembles tu de tes
péchés ?
Ris tu qu'il ne fut ?
¬
Un morceau de pain
Insuffisant pour ta faim
Le vol de l'oiseau
¬
Le cœur de l'oiseau
Une vie dans tes doigts
tenus
La main qui se ferme
¬
L'enfant qui s'enfuit
Le maître qui crie sur
lui
Rire dans la nuit
Jules Puisay - Nantes le 25 Février
2013
Les quatre saisons
Un hiémal miroir
Bris de verre du
ruisseau
Silence absolu
¬
Vernale vêprée
Limoniades éclosions
le chant d'une femme
¬
Paresse moiteur
Touffeur de tissu froissé
Langueur solitaire
¬
La vitre griffée
Fleurs de Colchide
déchirées
l'abri de ton sein
Jules Puisay - Nantes le 13
mars 2013
Jours de colère
Racismes
arcs en ciel
L'humanité
dans sa haine
La
couleur du sang
¬
Le
pain de la faim
Africa
miserere
Le
silence du monde
¬
Terre
métallisée
Déchirure
et puanteur
Mater
dolorosa
¬
Un
enfant soldat
Une
femme remplie de boue
L'acier
de la haine
¬
Un
trottoir glacé
Les
fantômes de nos villes
Nos
portes aveugles
¬
Jules Puisay - Nantes le 17
mars 2013
Hymne à Isis
Parce que je suis la première et la dernière
Je suis la vénérée et la méprisée
Je suis la prostituée et la sainte
Je suis l’épouse et la vierge
Je suis la mère et la fille
Je suis les bras de ma mère
Je suis la stérile et mes enfants sont innombrables
Je suis la bien mariée et la célibataire
Je suis celle qui donne le jour et celle qui n’a jamais procréé
Je suis la consolation des douleurs de l’enfantement
Je suis l’épouse et l’époux
Et c’est mon homme qui m’a créée
Je suis la mère de mon père
Je suis la soeur de mon mari
Et il est mon fils rejeté
Respectez-moi toujours
Car je suis la scandaleuse et la magnifique…
Hymne à Isis, 3e ou 4e siècle ap. J.-C.,
découvert à Nag Hamadi
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